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Historique de 1357 à nos jours

 

Incendies successifs

 

Historique avant 1357

 

Suite: propriétés physiques de l'image

 

 

 Historique de 1357 à nos jours

Actuellement, les historiens s’accordent sur la date de 1357 comme étant celle de la première apparition avérée du Linceul, dans la collégiale de Lirey, près de Troyes. Depuis, il n’y a aucune interruption dans l’histoire du Suaire : on sait exactement tout sur les lieux de ses séjours et leurs durées.

·         de 1357 à 1418, il est à Lirey, en Champagne.

·         de 1418 à 1452, il est à Saint Hippolyte-sur-Doubs.

·         en 1452, il devient propriété de la Maison de Savoie. Le Duc de Savoie fait édifier la Sainte-Chapelle à Chambéry pour le recevoir.

·         de 1454 à 1578, il est exposé dans de nombreuses villes ; successivement : Saint Hippolyte-sur-Doubs, Liège, Germolles, Vercelli, Chambéry, Bourg-en-Bresse, Chambéry, Turin, Milan, Vercelli, Chambéry.

·         depuis 1578, il est propriété du Vatican. Il est conservé à Turin en Italie, à l’abris de la foule.

 

 

Incendies successifs

Des marques , comparables à des brûlures, sont déjà visibles à l’arrivée du Linceul à Chambéry. Elles sont certainement dues à un incendie dont la date, antérieure à 1452, est inconnue.

Durant son séjour à Chambéry, les ostensions se succèdent et le Linceul subit de nombreuses détériorations. En 1532, un incendie éclate dans le Sainte Chapelle, une goutte d’argent fondu provenant du reliquaire brûle un coin du drap plié et cause huit trouées symétriques. L’eau utilisée pour éteindre l’incendie laisse des larges auréoles symétriques sur toute l’étendue du linceul. La réparation est confiée aux Clarisses de Chambéry : elles ajoutent seize pièces de tissu blanc ainsi que la pièce d’étoffe de l’envers pour renforcer la relique. Les triangles de tissus ainsi que l’étoffe rouge de l’envers ont été retirées lors de la dernière restauration du Linceul, en 2002.

 

1. trace de pliure

2. Brulure, premier incendie

3. Brulure, deuxième incendie

4. Auréoles laissées par l'eau utilisée pour combattre l'incendie de Chambéry

 

Historique avant 1357

Les partisans de l’hypothèse d’une formation divine de l’image, ou simplement de l’appartenance du Linceul  au Christ, scientifiques ou historiens, proposent dans leurs recherches des éclairages à prendre en compte quant à l’existence du Saint Suaire avant l’année 1357.

 

1. Les Evangiles

On retrouve chez les quatre Evangiles des références au « linceul dans lequel Jésus fut enseveli », cependant les termes utilisés diffèrent selon les Evangiles :

Mathieu, Marc, Luc utilisent le substantif grec sindôn qui signifie directement linceul. On retrouve également chez Luc (Lc 24,12) le terme de othonia qui au pluriel peut être traduit par “les linges”.

Matthieu (Mt 27, 59-60)  « Joseph [d’Arimathie] prit donc le corps, le roula dans un linceul propre. »

Marc (Mc 14, 51-52) « Un jeune homme le suivait, n’ayant pour tout vêtement qu’un drap, et on le saisit ; mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu. »

Luc (Lc 23, 53) « Il [Joseph d’Arimathie] le descendit, le roula dans un linceul… »

L’Evangile de Jean est sans doute le plus détaillé concernant la Passion du Christ. Pour son ensevelissement, le corps de Jésus est  dénudé par les soldats puis « enroulé dans un linceul ». Selon la tradition juive, comme le précise Jean, le corps du Christ est embaumé dans un “linge”. Il utilise dans un sens analogue les termes de othonia (Jn 19, 40 ; 20, 5-7) et sindôn.

Malgré ces témoignages, rien ne nous permet d’affirmer que ledit sindon n’est autre que le Linceul de Turin -les détails étant peu nombreux- surtout s’il on prend en compte la datation au C-14. Toutefois, il parait irréfutable que le Christ fut enveloppé d’un linceul, comme ce fut le cas de nombreux juifs de l’époque. En effet, les archéologues ont montré que les ensevelissements de corps nus enveloppés dans un linceul étaient une coutume courante aux premiers siècles dans les milieux juifs ; les corps étaient préalablement lavés et embaumés (Leclercq, 1914). Dans les Evangiles, on retrouve le récit de l’embaumement par Nicodème mais il n’est pas question de lavage du corps.

Jean (Jn 20, 39-41) « Nicodème […] vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès […]. Ils prirent le corps de Jésus, le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs. »

Des traces de myrrhe et d’aloès ont été retrouvées sur le Linceul de Turin et certains pensent qu’une toilette rapide du corps a été effectuée.

 

2. Les enquêtes menées par Pierre Barbet

En construction...

 

 

3. L'étude du Codex Pray

Cet ouvrage inestimable, qui contient les premiers textes écrits en hongrois, est très exactement daté -1192 à 1195- par analyse musicologique de son Exultet et par les faits historiques qu’il relate. Il contient notamment une illustration troublante, composée de quatre dessins particulièrement détaillés.

L’un des dessins représente l'embaumenent et la mise dans le linceul. On voit distinctement le Christ allongé sur un linceul qui présente des caractéristiques communes avec le Saint Suaire :

·     il fait environ deux fois la taille d’un homme

·   le corps du Christ présente un détail anatomique impressionnant, il sera étudié ultérieurement, nous allons seulement le citer : l’homme allongé sur un linceul présente deux mains reposant sur le pubis, pouce replié. On remarque que tous les personnages présents, dont l’embaumeur Nicodème, présentent cette particularité qui est retrouvée sur l’Homme du Suaire. Cette dernière remarque montre que l’auteur des dessins ne saisit pas le mécanisme pathologique à l’origine de rétractation du pouce.

·    il présente des chevrons comparables à ceux du Saint Suaire

·  on observe des marques en L, comme celles occasionnées par le premier incendie de date inconnue.

Ce témoignage troublant par sa précision est actuellement la source historique majeure allant dans le sens de l’existence du Linceul avant 1357.